PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

BABA-SANI Fofana

Arrêté le 1er décembre 2019

100- BABA-SANI Fofana

Né à Sokodé, marié et père de 3 enfants, BABA-SANI Fofana a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » le 1er décembre 2019.
Alors qu’il est en train de faire sa prière de la mi-journée à la mosquée de son quartier de Togblé-Alinka, situé dans la grande banlieue de Lomé, aux environs de 13H, il voit des agents en civil lourdement armés descendre de leur véhicule, y faire irruption, se jeter sur lui et le menotter dans le dos.

Enlevé, il est embarqué dans leur véhicule qui, pendant cinq bonnes heures, fait des tours et détours dans la capitale avant d’aller le déposer au Camp GIPN d’Agoè-Logopé, vers 18H.
Une fois arrivés au camp, on lui pose comme première question : « Qui est « Master Tiger ? ». Et, lorsqu’il répond : « Non, je ne le connais pas », les agents passent alors aux traitements cruels, inhumains et dégradants qu’ils lui infligent, le tabassant sur tout le corps et sur les plats du pied.
La seconde question qu’on lui pose est de savoir qui est le nommé Fadel et là, il répond : « Oui, je le connais en tant qu’artiste de lutte pacifique depuis le soulèvement du 19 août de TIKPI Atchadam ».

On lui demande ensuite s’il connait aussi OURO-DJIKPA, ce à quoi il répond : « Oui, je le connais ».
Et son chauffeur ?, lui demande-t-on après, et il répond à nouveau : « Oui, lui aussi je le connais ».
La question qui suit est de savoir si, dans la nuit du 22 au 23 septembre, il est sorti pour manifester contre les soldats, et il y répond en disant « Non ». Une réponse qui met tellement en colère les agents qu’il s’ensuit une fois encore tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants.

Juste après cette nouvelle séance de sévices, on le re-menotte pour aller le jeter dans une cellule fermée non aérée. Il y passe 6 jours sans jamais recevoir la visite d’un membre de sa famille et sans pouvoir se brosser les dents ni se doucher. Pendant tout ce temps, on ne l’autorise qu’à manger qu’une seule fois par jour avec ses propres moyens, pour un montant de 200 francs et, à 16H où, le repas une fois pris, c’est parti jusqu’au lendemain 16H…

C’est au 5e jour de ce traitement qu’on le présente, avec d’autres détenus, à la presse nationale et internationale prétendument pour témoigner aux yeux du monde entier que ce dont on les accuse est bien réel. Mais, heureusement qu’à cette occasion, l’artiste Prince Fadel, questionné par les journalistes, a catégoriquement dénoncé leur sale projet ce jour-là.

Et, juste après l’interview, on les ramène au Camp GIPN où, une fois encore, on les torture pour n’avoir pas acceptés de collaborer à ce projet tordu.
C’est le 6 décembre, au lendemain de cette entreprise qui a tourné court, qu’on le présente, avec ses codétenus, au Procureur de la République avant de le conduire ensuite chez le Doyen des juges d’instruction du Premier cabinet qui, eux aussi, lui demandent s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, ce à quoi il répond : « Non, je ne reconnais pas ces faits ! »

Ces derniers décident alors de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé dans la nuit de ce même 6 décembre 2019.

Après 7 mois passés dans cette prison, un matin très tôt, vers 4H, on le transfère, avec d’autres codétenus, à l’ancienne direction de la Gendarmerie nationale en face de la BIDC et de la BOAD. Là, enfermé dans une mini villa avec 72 autres codétenus, ils vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur ni voir le soleil au quotidien et ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Détenu depuis bientôt 2 ans, il souffre de douleurs aux côtes et aux yeux consécutives aux tortures qu’il a subies pendant son arrestation et sa détention au Camp GIPN d’Agoè-Logopé.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 77 autres prisonniers politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », BABA-SANI Fofana doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.