12- KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril dit Djibo
Frigoriste de métier et vendeur de voitures au Port autonome de Lomé où il reçoit des cargaisons de marchandises à vendre que lui envoie son grand frère résidant en Belgique, KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril dit Djibo est l’un des tout premiers à avoir été arbitrairement arrêté dans l’affaire GOMA Abdoul-Aziz, le 19 décembre 2018.
Son arrestation fait suite à l’enlèvement en son absence de son ami, BANAWEI Bala surnommé « Général 19 août », dans sa chambre, alors qu’il l’attendait à son domicile pour l’accompagner au Port Autonome de Lomé où il devait aller réparer un de ses camions tombé en panne sous le Pont d’un quai.
Dans la matinée de ce mercredi 19 décembre, il était auparavant allé déposer sa femme au Marché d’Akodésséwa avant de revenir chercher son ami pour qu’ils se rendent ensemble au Port.
Alors qu’il était en route pour revenir chez lui, un ami de son quartier l’appelle pour l’informer d’une descente que des gendarmes du SCRIC venaient de faire à son domicile où, ne l’ayant pas vu, ils se sont saisis de son jeune ami qui l’attendait dans sa chambre.
Une fois arrivé à domicile, KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril trouve sa chambre dans un indescriptible état, entièrement saccagée, ses documents, matériels de travail et deux de ses ordinateurs portables emportés, avec la forte somme d’argent de 305 000F.
Ne se reprochant rien, la conscience tranquille, il juge alors bon de se présenter au SCRIC pour s’enquérir des raisons de leurs descente et perquisition à son domicile. Il était alors loin d’imaginer qu’allait ainsi commencer pour lui un calvaire qui le maintient en détention depuis maintenant plus 31 mois sans qu’il ait commis un quelconque délit et sans avoir été condamné à une quelconque peine jusqu’à ce jour.
Au SCRIC où il est introduit au commandant KABIYA, celui-ci lui apprend qu’ils se sont rendus à son domicile pour procéder à l’arrestation du surnommé « Général » car c’est là où ils avaient appris qu’il habite.
Pour prouver sa bonne foi que le surnommé « Général » n’a pas pour lieu d’habitation son domicile, KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril conduit alors les gendarmes à son vrai domicile à Agoè-Atchanvé. A leur retour au SCRIC, les gendarmes démenottent son ami, BANAWEI Bala, qu’ils soumettaient à un interrogatoire musclé depuis son arrestation à son domicile aux environs de 7H-8H du matin, menotté des deux mains dans le dos, au moyen de tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants. Ils le conduisent alors à son domicile, ensuite au garage où il travaille puis dans certains lieux de résidence de sa famille pour que, devant eux, il soit bien reconnu par ses parents, collègues et amis.
Au retour de ce transport, KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril et BANAWEI Bala sont détenus dans les locaux du SCRIC à Agoè-Cacaveli du 19 décembre 2018, jour de leur arrestation jusqu’au mercredi 9 janvier 2019 où ils sont nuitamment transférés, vers 21H, dans l’enceinte de l’ancienne direction de la Gendarmerie, en face de la BIDC et de la BOAD.
A leur arrivée en ce lieu, on les accueille par un rituel d’intimidation, les faisant assoir à même le sol, menottés, armes braqués sur eux en position de tir, sous l’ordre d’un Commandant qui met en scène un simulacre d’exécution sommaire. Terrorisé, les malheureux pensent leur dernière heure venue, invoquent leur Dieu qu’ils croient avoir été leur témoin et sauveur de tout ce qu’ils ont eu à subir dans les mains des éléments du SCRIC ce jour-là et depuis lors.
Après 23 jours de garde à vue, des membres de la famille de KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril, se rendent à la Gendarmerie pour le voir et s’assurer de ce qu’il y était détenu, bien gardé et vivant. Là, ils se voient réclamer l’exorbitante somme de 150 000F qu’ils ont dû verser dans les mains d’un commandant avant de se voir accorder le « privilège » de le voir juste pour un entretien de 5 minutes.
KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril est toujours actuellement détenu dans une villa de cette ancienne direction de la Gendarmerie où sont incarcérés des prisonniers politiques, sur les ordres d’une « Justice » totalement instrumentalisée par le pouvoir togolais auquel elle est inféodée.
Dans la perspective de la parodie de procès qui se prépare, lui ont été collés les 4 rocambolesques chefs d’accusation suivants : troubles aggravés à l’ordre public, destructions volontaires, groupement de malfaiteurs et atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, alors que son dossier est totalement vide de faits probants justifiant ces charges imaginaires.
Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de sa détention comme les 15 autres prisonniers politiques de l’Affaire GOMA Abdoul-Aziz, KONDOOUFIA TCHA-SAMA Djibril doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.