81- ASSOUMANOU Hamza
Né vers 1983 à Kadjikadjo (Préfecture de Tchaoudjo), cultivateur, marié et père de 6 enfants, ASSOUMANOU Hamza a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » au quartier Agoè-Allainka TJ à Lomé, le 26 janvier 2020.
C’est alors qu’il dormait dans la chambre où il avait été hébergé avec des amis venus avec lui de l’intérieur du pays que, brusquement, ils entendent crier de l’extérieur que ceux qui sont dans la chambre se mettent les mains en l’air, que personne d’entre eux ne bouge et que si quelqu’un fait un mouvement, on n’hésitera pas à tirer sur lui.
Peu après, des agents fracturent la porte, font irruption dans la chambre et se jettent sur tous ceux qui s’y trouvent qu’ils plaquent au sol, et commencent ensuite à les frapper à coups de pelles, de cordelettes et de matraques noires.
Lorsqu’ils voient qu’ils sont bien fatigués après la longue bastonnade, les agents les attachent, mains dans le dos et par les pieds puis, enlevés, ils sont jetés dans les camions qui les ont convoyés sur place.
Conduits directement au camp GIPN d’Agoè-Logopé, les tortures se poursuivent, à l’arrivée, encore plus sauvagement qu’auparavant pour les suppliciés qui, mis à genoux par les agents, ne cessent d’être frappés partout sur le corps avec de gros bâtons, des chaînes, des manches de houe et des machettes.
Après la bastonnade, ils sont enfermés dans une cellule dans laquelle personne ne peut bouger et, par la suite, sont extraits un à un, chaque nuit, par les agents qui les tabassent avant qu’ils ne prennent leurs douches dans la nuit profonde.
De retour à l’intérieur, ils les laissent s’endormir à même le sol, sans natte. Et, dès les 5H du matin ils reviennent pour les frapper à nouveau en guise de réveil matinal.
Dans la cellule, les suppliciés doivent rester toujours assis ou couchés sans se parler et, musulmans pour la plupart, la prière et les déplacements à l’intérieur leur sont formellement interdits.
Dans la journée, ASSOUMANOU Hamza ne mange pas bien et passe son temps à dormir.
Les détenus se voient octroyer un bidon d’eau à plusieurs par jour et, quand cette eau est épuisée, ils peuvent cogner mille fois à la porte les gendarmes ne prennent même pas la peine de leur répondre parce qu’ils se foutent pas mal d’eux.
Si par hasard, l’un d’entre eux veut aller au WC dans la journée, ils lui proposent un nombre des coups à prendre et lorsqu’il accepte, ils lui donnent les coups proposés avant de l’amener, toutes choses faisant que, de jour comme de nuit, ils sont sans cesse tabassés à tous propos.
Et ces traitements cruels, inhumains et dégradants se sont poursuivis pendant les 9 mois passés dans ce Camp GIPN d’Agoè-Logopé.
C’est le 7 février 2020 qu’on le conduit à la Justice pour le présenter au Procureur de la République et au Juge d’instruction qui, après l’avoir auditionné, décident de l’inculper mais, contrairement à la pratique courante consistant à placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé les détenus inculpés, ils le retournent poursuivre sa détention au Camp GIPN d’Agoè-Logopé, sous les tortures.
Ce n’est finalement qu’au bout des 9 bons mois qu’il a passés au total dans ce Camp qu’il est ramené à la Prison civile de Lomé où il est toujours actuellement détenu.
Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 77 autres prisonniers politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », ASSOUMANOU Hamza doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.