PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

ZAKARIYAO Abdel-Hamid

Arrêté le 29 janvier 2020

94- ZAKARIYAO Abdel-Hamid

Né le 31 décembre 1986, marié et père de deux enfants, commerçant ayant des relations d’affaire à l’international qui
l’amenaient à se rendre à l’occasion par avion en Europe, en Asie et au Moyen Orient, ZAKARIYAO Abdel-Hamid a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution », le 29 janvier 2020 après avoir quitté le Grand-Marché le soir.
Du Grand-Marché, il se rend ce soir-là au quartier Agoè-Togblékopé pour y rencontrer un géomètre qu’il quitte après leur discussion pour aller prier dans une mosquée d’à côté. Il était alors 19H.
Après la prière, il sort de la mosquée mais, alors qu’il démarre sa voiture, celle-ci refuse de répondre. Il a alors dû faire appel à son mécanicien pour qu’il vienne lui réparer la voiture.
La réparation faite, il reprend la route, mais voilà que des voitures viennent se mettre en travers de son chemin, le bloquent sur le côté de la voie tout en lui faisant un appel de phares, l’obligeant à s’arrêter.

Il voit alors descendre des quatre véhicules impliqués dans la manœuvre des individus qui se jettent sur la portière de sa voiture qu’ils ouvrent pour l’en faire sortir avec violence.
Ils le menottent ensuite dans le dos et lui couvrent la tête d’une cagoule noire avant de le jeter dans leur voiture.
En cours de route vers une destination inconnue, celui qui commandait le groupe à bord du véhicule lui demande son nom, ce à quoi il répond en lui disant qu’il s’appelle ZAKARIYAO Abdel-Hamid.

Il lui demande ensuite ce qu’il fait dans la vie et il lui dit qu’il est commerçant. A ce moment-là, l’un d’entre eux, qui est assis à côté de lui, se met à le palper partout, sur tout le corps et finit par toucher sa poche dont la bosse l’intrigue. Il lui demande ce que c’est, ce à quoi il répond que c’est de l’argent. Après qu’il lui en ait
ensuite demandé le montant, il lui répond qu’il s’agit de trois cent mille francs CFA (300.000 FCFA) et celui-ci lui dit : « Ok ! ».
Après, vient une question par laquelle ils cherchent à savoir à qui appartient la voiture qu’il conduisait et ZAKARIYAO Abdel-Hamid leur répond qu’elle lui appartient.

Et c’est à ce moment précis où, après avoir répondu à toutes ces questions à partir de celle sur son identité, que celui qui commandait le groupe a intimé l’ordre à ses camarades de lui enlever la cagoule noire et de lui en mettre une autre qui est transparente, ce qui fut fait. Il voit alors clairement tout sur leur parcours mais ne sait toujours pas où on le conduit.
Puis, bizarrement, les voilà arrivé finalement au camp de la Police, autrefois appelé Camp GP, à Agoè-Trokpossimé, un endroit situé juste à côté de sa propre maison où il se retrouve paradoxalement sans que sa famille ne sache, pendant ses trois jours de séjour en cet endroit, qu’il y est.
Cette nuit-même de leur arrivée au camp GIPN, dès que celui qui commandait le groupe est descendu de voiture, il l’interpelle en lui demandant pourquoi, alors qu’on le cherche depuis, il a pris la fuite ? Où est-il allé alors qu’on le cherchait depuis si longtemps, lui demande-t-il ?

Il lui pose ensuite la question de savoir s’il a participé à la marche de la nuit du 23 novembre 2019 et cherche aussi à savoir s’il faisait partie du groupe « Tigre-Révolution ».
A toutes ces questions, il répond « Non », puis, ajoute qu’étant à Lomé, il n’a jamais fait partie dudit groupe et qu’il n’a pas non plus participé à cette marche de la nuit du 23 novembre 2019, aucunement, puisque cette nuit-là même, il était chez lui.

Il précise ensuite que si on l’a cherché sans le trouver c’est parce qu’il a voyagé, un voyage fait au grand jour puisqu’il a pris l’avion à partir de l’aéroport international de Lomé, le 26 décembre 2019, donc il ne pouvait s’agir d’une quelconque fuite de sa part. De surcroît, il est revenu par le même aéroport, le 11 janvier 2020.
Il conclut enfin qu’il est commerçant et ne sait pas de quoi on l’accuse au juste.

C’est alors qu’on lui prend ses deux téléphones qui sont soigneusement fouillés cette nuit-là, sans rien y trouver le liant au dit groupe, ni à la marche du 23 novembre.

Après avoir fait ce constat qui le disculpe de toutes les fausses accusations jusque-là portées contre lui, on lui donne acte de sa bonne foi.
Mais, les agents lui apprennent qu’ils vont le retenir au Camp pour que le lendemain, ils puissent encore continuer à fouiller ses téléphones pour voir s’ils n’y feront pas des découvertes.

Le lendemain, en présence-même de ZAKARIYAO et du commissaire qui commandait la place, un officier chargé de la fouille de ses deux téléphones les a encore longuement fouillés et ceux-ci, à la fin de
l’auscultation des deux téléphones, ont observé un lourd silence qui a été brisé par ce rapport que l’officier-fouilleur a fait à son patron : « Mon commissaire : R.A.S. » (R.A.S. voulant dire « Rien à signaler »). Ce qui confirme donc bien clairement qu’ils n’y ont rien trouvé de compromettant qui puisse être retenu contre lui.

C’est alors que le Commissaire commandant le camp cherche à savoir auprès de ZAKARIYAO le corps qui a procédé à son arrestation, ce à quoi il lui répond qu’il s’agit du SRI (l’ancien Service de recherches et d’investigations de la Gendarmerie nationale actuellement rebaptisé SCRIC : Service central de recherches et d’investigations criminelles).
Ledit Commissaire lui confirme alors formellement qu’ils n’ont rien vu de compromettant dans ses appareils qui puisse être retenu contre lui mais, comme ce n’est pas eux qui ont procédé à son arrestation, ils ne peuvent le libérer alors que, si c’était eux, ils devraient le libérer sur le champ puisqu’il n’y a rien à retenir contre lui.

Voilà ce qui s’est réellement passé pour que ZAKARIYAO Abdel-Hamid se retrouve prisonnier jusqu’au jour d’aujourd’hui où il a passé presque deux ans en détention sans avoir rien fait, et sans savoir au juste ce qu’il a fait !
Gardé au Camp GIPN jusqu’au 3 février, il est conduit à la DCPJ où on lui fait passer la nuit.

Malgré toutes les preuves patentes qui le disculpent, le lendemain 4 février 2019, il est présenté aux magistrats de cette « Justice » togolaise auxquels il relate tous les faits qu’il a subis et qui auraient normalement dû les conduire à l’annulation de toutes les charges et poursuites engagées contre lui.

Mais, instrumentalisés par le pouvoir politique togolais devant lequel ils se couchent à plat ventre, lui étant totalement inféodés, le Doyen des juges d’instruction l’inculpe pour un crime imaginaire qu’il n’a jamais commis et, sous prétexte de faire « poursuivre les enquêtes », le défère à la Prison civile de Lomé où il le fait placer sous mandat de dépôt. Cela, au mépris de la règle universelle de séparation des pouvoirs qui est à la base de toute République fondée sur le principe de l’Etat de droit.

Après plusieurs mois passés dans cette prison, il est transféré dans les locaux de l’ancienne direction générale de la
Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où il est actuellement détenu. Là, il subit la double peine, et d’une détention injuste et abusive, et de déplorables conditions de détention qui le voient enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus vivant continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien.
Une villa dont ils ne sont autorisés à sortir dans la cour qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.
Parce qu’il est victime d’une accusation totalement mensongère ainsi que d’une détention tout aussi totalement abusive et arbitraire qui ont brisé sa vie et ruiné ses activités commerciales, ZAKARIYAO Abdel-Hamid doit être libéré immédiatement et sans condition, puis dédommagé à la hauteur de tout qu’il a perdu, comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.