PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

AFFOUDA Julien

85- AFFOUDA Julien

Né le 2 août 1991 à Tchaourou, au Bénin, de parents togolais originaires de la Préfecture de Tchaoudjo, marié et père de 2 enfants, exploitant de produits forestiers (planches), AFFOUDA Julien a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution », au quartier Agoè-Allainka, à Lomé, le 26 janvier 2020.

Résidant depuis sa naissance au Bénin d’où il a toujours suivi avec grand intérêt l’évolution de la situation politique au Togo, son pays d’origine puisque celui de ses parents, AFFOUDA Julien y est revenu pour prendre part à une marche pacifique devant avoir lieu à Lomé, avec 3 autres frères Kotocoli vivant eux aussi comme lui au Bénin : NARA Raymond, SIRIKI Wakilou et YAYI Dakpanon Guy.

Hébergés dans une maison du quartier Agoè-Allainka à Lomé, ils étaient en train de dormir dans une chambre avec leurs frères et amis togolais lorsque, brusquement, ils entendent crier au dehors : « Les mains en l’air, si quelqu’un fait un pas, on va tirer sur lui ! » et, déférant à l’ordre ainsi donné, tous lèvent les mains en l’air.
Lorsqu’ils sortent à l’extérieur, ils se rendent compte que toute la maison est déjà encerclée et le quartier rempli de militaires surarmés, certains portant une cagoule noire cachant leurs visages et portant des armes de gros calibre et d’autres, en tenue civile mais tenant des armes, des machettes, des bâtons, des chaînes et des barres de fer.

Se saisissant d’eux, ils leur attachent non seulement les mains dans le dos mais aussi les pieds et se mettent à les frapper dans tous les sens tout en leur posant plusieurs questions parmi lesquelles revient fréquemment celle-ci : « Où sont les armes ? ». Et ils continuent à leur donner des coups par-ci, par-là jusqu’à ce que leurs corps, complètement affaiblis, soient tous sérieusement atteints. Ce n’est qu’alors que le chef qui les commande leur ordonne de s’arrêter.

Ils sont alors enlevés pour être mis dans les camions à bord desquels ces militaires sont venus, puis ces camions prennent la direction du Camp GIPN d’Agoè-Logopé.
Arrivés sur place, on les fait coucher par terre, à plat ventre, et certains des agents, après avoir pris de bien gros bâtons et d’autres des chaînes, les déshabillent, les mettant complètement nus avant de verser de l’eau de javel sur leurs corps, puis commencent à les tabasser depuis la soirée jusqu’au lendemain matin.

Le lendemain matin, lorsque le soleil est bien levé et brûlant, les agents, munis d’objets qui sont vraisemblablement des grenades lacrymogènes, les forcent à ouvrir les yeux pour les leur injecter dans les yeux puis les obligent à regarder le soleil. De leurs yeux, que les substances projetées piquent fortement comme si c’était du piment, ne coulent alors que des larmes !

C’est plus tard que les agents, après avoir remarqué qu’AFFOUDA Julien et ses trois autres camarades sont venus du Benin, vont leur vont leur dire : « Ah bon, vous avez été appelés à venir nous tuer, nous soldats de l’armée togolaise, n’est-ce pas ? ». Ils vont alors leur faire connaître le pire des sorts qu’ils ont eu à subir jusque-là.

D’abord envoyés en un autre lieu différent de celui où leurs autres frères vivant au Togo sont détenus, ils ont tous été entassés dans une petite chambre noire sans fenêtre pendant plusieurs jours. Dans ce réduit, ils n’arrivent même pas à s’assoir, ni à se tenir debout parce que leurs pieds et surtout leurs genoux ont été tellement frappés qu’ils leur font atrocement mal.

C’est alors qu’il est en prison qu’AFFOUDA Julien apprend le décès, le 12 février 2021, de son frère cadet venant directement après lui dans leur fratrie.
Comme conséquence des traitements cruels, inhumains et dégradants qu’il a subis, sa santé est déficiente jusqu’à ce jour : ses genoux lui font mal ainsi que ses yeux et il est pris de vertige tout le temps.

Le 7 février 2020, il est conduit à la Justice où, présenté au Procureur de la République et au Juge d’instruction, ceux-ci, après l’avoir auditionné, décident de l’inculper mais, contrairement à la pratique courante consistant à placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé les détenus accusés comme lui dans la même affaire « Tigre Révolution », on le retourne poursuivre sa détention au Camp GIPN d’Agoè-Logopé, et pour cause.

Après l’élection présidentielle du 22 février 2020, on fait sortir dans la cour de ce Camp GIPN tous ceux qui, comme lui, sont venus du Bénin, pour les frapper aux pieds et aux talons de 50 coups administrés à chacun d’entre eux, à la machette. Des traitements cruels, inhumains et dégradants infligés par châtiment sous prétexte qu’eux, Béninois, sont venus tuer les Togolais.
Ce n’est finalement qu’en octobre, soit au bout de 9 bons mois passés au total au Camp GIPN d’Agoè-Logopé, qu’AFFOUDA Julien est ramené à la Prison civile de Lomé où il est toujours actuellement détenu.


Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », AFFOUDA Julien doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.