65- AMADOU Mousbaou
Né vers 1977 à Badou, dans la Préfecture de Wawa, chauffeur de profession, célibataire mais ayant à sa charge à Lomé deux
enfants de son frère qui vit à Badou, AMADOU Mousbaou a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » à Lomé, le
5 février 2020.
C’est dans le cadre de l’exercice de son métier de chauffeur que, sollicité par BANGANA Mouhamed Awali pour le transporter et
l’aider dans l’exercice de son double métier de commerçant et de marabout, AMADOU Mousbaou se met à son service pour tous
ses déplacements.
Lorsque que cette machination que constitue l’Affaire Tigre-Révolution est organisée en 2019 par des personnes malveillantes
pour briser la mobilisation populaire exigeant le retour à la Constitution de 1992, et qu’on cherche à frapper la communauté Tem-
Kotocoli en particulier pour la dissuader d’y participer massivement comme elle l’a fait dès le départ, au regard du rôle initiateur joué
par le PNP dont les principaux dirigeants en sont issus, BANGANA Mouhamed Awali, patron d’AMADOU Mousbaou, a été
particulièrement visé.
Sans doute pour avoir prodigué des conseils spirituels à des membres de cette communauté durant la
période de ladite mobilisation. Au même titre que nombre de religieux musulmans qui ont été inquiétés et malmenés lors de ce
mouvement à l’instar des imams Alassani DJOBO dit Alpha Hassan de Sokodé, Abdou Wahid BABAYI de Bafilo, WACHIOU de la
mosquée à côté du Campus de Kara et Fousséni TRAORE dit Alpha Soudou de Soudou, lui aussi actuellement arbitrairement
détenu à la Gendarmerie nationale de Lomé dans cette rocambolesque Affaire « Tigre Révolution ».
Et, lorsque, pour une raison ou une autre, BANGANA Mouhamed Awali est activement recherché sans qu’on puisse le retrouver,
parce qu’il exerçait alors ses fonctions de marabout au Bénin, c’est à AMADOU Mousbaou, son chauffeur, qu’on s’est attaqué pour
le retrouver lorsque celui-ci, ayant conduit son patron BANGANA au Bénin, en est brièvement revenu pour revoir sa famille au Togo
avant d’y repartir.
Ce 5 Février 2020, il revenait d’un voyage familial à Badou lorsque les gendarmes du SCRIC l’enlèvent à la devanture de sa
maison au quartier Démakpoê, à Lomé, au terme d’une tapageuse équipée.
Conduit à la direction du SCRIC à Agoè-Cacaveli, il y subit de sévères séances de torture lors desquelles il est frappé à coups
de gourdins et de machettes. Après cette « mise en condition » les gendarmes le forcent à les conduire au domicile de BANGANA
Mouhamed Awali où on ne le trouve pas, naturellement. Après avoir pris en otage sa femmes, ses enfants, tous ceux qui vivent
dans la même concession que sa petite famille et même des jeunes du quartier, tous sont embarqués avec AMADOU Mousbaou
pour le SCRIC où ce dernier est soumis à de nouvelles tortures.
A ce dernier, les gendarmes, maniant la carotte, proposent d’abord de le libérer s’il les conduit là où se trouve BANGANA et, face à sa résistance, ils passent à la politique du bâton en le soumettant à de nouvelles tortures. Il finit alors par craquer en avouant aux gendarmes que BANGANA Mohamed se trouve au Bénin et accepte de les y conduire pour qu’ils le retrouvent.
Cerné par quatre gendarmes, AMADOU Mousbaou est convoyé au Bénin à bord d’un bus 15 places de couleur blanche, de
marque Toyota. Il est à préciser que, depuis son arrestation, ses documents personnels comme son passeport et son permis de
conduire ainsi que son téléphone portable lui ont été retirés.
Après avoir pris contact avec leurs homologues béninois à leur arrivée à Cotonou, les gendarmes togolais les manipulent en leur
montrant des photos de militaires tués au Togo dont ils imputent mensongèrement l’assassinat à BANGANA Mouhamed Awali en
prétendant que c’est la raison pour laquelle ils sont à sa recherche.
Puis, après avoir arraché à AMADOU Mousbaou des informations sur les habitudes de son patron au Bénin, gendarmes togolais
et policiers béninois traquent ce dernier qu’ils finissent par capturer alors qu’il allait prier dans une mosquée de Cotonou.
Le 18 février 2020, AMADOU Mousbaou est alors déporté avec BANGANA Mouhamed Awali par les gendarmes togolais à Lomé
où ils sont conduits au SCRIC. Là, il subit les mêmes tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants que lui, frappé à
coups de machettes, de gourdins et de bâtons notamment sur la plante des pieds. Sans oublier les coups sur les fesses qui sont
tellement frappés qu’ils finissent par éclater, en sang.
Puis, ils sont transférés au Camp GIPN d’Agoè-Logopé où, après qu’on ait fait arriver un jour un prisonnier dénommé MOUSSA
Issa, surnommé « Zongolais », arrêté comme eux dans la même Affaire « Tigre-Révolution », tous sont descendus dans une fosse
remplie d’eau où on les laisse longtemps en leur disant que s’ils ne disent pas la vérité, ils vont y mourir. On leur fait subir ce
calvaire de la fosse pendant 2 bonnes semaines.
Au total, entre le SCRIC d’Agoè-Cacaveli et le Camp GIPN d’Agoè-Logopé, AMADOU Mousbaou aura passé, tout comme son
patron BANGANA, 9 mois et quelques jours de tortures, et autres traitements cruels, inhumains et dégradants. Puis, finalement au bout de ce calvaire, le 27 février 2020, il est présenté avec lui à cette Justice togolaise totalement
instrumentalisée par le pouvoir politique togolais auquel elle est inféodée et se voit déférer à la Prison civile de Lomé où il est placé
sous mandat de dépôt.
Plusieurs mois plus tard, il est transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la
BOAD où, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir sans savoir s’il fait jour ou
nuit, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la
maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.
Parce qu’il a subi de graves tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de
sa détention pour des faits sans aucun fondement, AMADOU Mousbaou doit être libéré immédiatement et sans condition comme le
prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.