PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

BAMOIBE Kossi

Arrêté le 26 janvier 2020

70- BAMOÏBE Kossi

Né le 31 décembre 1988 à Boulohou dans la Préfecture de Mô, cultivateur, marié à 2 femmes et père d’un enfant, BAMOÏBE Kossi a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » à l’entrée du poste-péage de Davié (à côté de Tsévié) dans un bus de 15 places le 26 janvier 2020.
De là, il est directement conduit avec d’autres de ses frères arrêtés au même endroit été dans la même affaire au camp GIPN d’Agoè-Logopé où, à l’arrivée, il est désigné comme chef du groupe et interrogé en conséquence.
Des questions qu’on lui pose, il y a celles-ci :
« Qu’est-ce que vous êtes venus chercher à Lomé ? », question à laquelle, ne se doutant aucunement de ce qui l’attendait, il répond naïvement : « C’est à la marche qu’on a lancé qu’on est venu participer. »

A peine a-t-il fini cette réponse qu’on commence à le frapper de tous les côtés avant de lui poser les questions suivantes : « Où êtes-vous partis prendre les médicaments contre les armes ? » puis : « Qui est Moussa Issa dit Zongolais ? ». A cette dernière question, il répond qu’il n’a jamais vu celui qu’on appelle comme ça, suscitant une telle colère des agents qu’il va le payer très cher…
Il est attaché, les mains dans le dos en plus des pieds, tout aussi attachés, et on va le jeter ainsi dans une fosse septique (de latrines) qu’on referme bien sur lui en lui disant qu’il mérite ce traitement particulier parce que c’est lui qui est le marabout de ceux qui ont été arrêtés ou qui sont recherchés.

Totalement déboussolé, il ne sait même plus où il se trouve et c’est bien plus tard qu’on vient le faire sortir de là.
Dans ce camp, on les garde là sans manger ni boire de l’eau et c’est avec des gourdins et des bâtons bien gros qu’ils sont frappés partout sur le corps jusqu’à ce qu’il ait même été grièvement blessé à la tête par un de ces bâtons.

Il y a aussi cette torture morale qui leur est infligée au cours de leur interrogatoire lorsque, parmi leurs tortionnaires, certains sont choisis et munis de machettes avec lesquelles ils les frappent tout en leur disant que s’ils ne disent pas « la vérité » sur ce qu’ils sont venus faire à Lomé, ils vont les égorger un à un.

A cela, il faut ajouter que, chaque nuit, avant de dormir, ils infligent à chacun 35 coups de bâtons sur les fesses, le matin aussi, on prend 35 coups et, si tu as envie d’aller au WC, c’est 20 coups que tu prends avant qu’on ne t’amène au WC.

Quelques temps après, on vient le faire sortir de là et c’est pour le conduire avec l’ensemble du groupe à la Gendarmerie nationale où, à leur arrivée, on a fait venir la télévision nationale et d’autres médias. Sur place, c’est à lui, BAMOÏBE Kossi, qu’on a fait porter des gri-gris et autres talismans qu’on a été chercher il ne sait où pour l’en affubler avec des habillements étranges qui ne lui appartiennent pas. C’est ainsi qu’ils ont été ainsi filmés et présentés à la population et au monde entier comme étant des gens qui sont venus pour tuer le président de la République alors qu’ils ne portaient aucune arme ni machette sur eux lorsqu’ils ont été arrêtés.

Lorsque ce grotesque montage a tourné court avec les dénonciations faites sur place notamment par l’artiste Prince Fadel qui a publiquement démonté cette machination devant les télévisions et médias, de retour au Camp, la punition qui leur est infligée est des plus sévères : installés sous le chaud soleil, on les force à ouvrir les yeux alors qu’on leur projette des fumées de grenades lacrymogènes, très pimentées, en plein visage et dans les yeux.

Les 9 mois passés par BAMOÏBE Kossi au Camp GIPN ont été un véritable calvaire pour lui car pour se coucher c’est tout un problème, obligé qu’il est de dormir à même le sol, même lorsque l’un d’entre eux est surpris en train de faire la prière, il le regrette amèrement avec la sévère bastonnade qu’on lui inflige pour le punir.

C’est le 7 février 2020 qu’il est conduit et présenté à la justice togolaise où, présenté au procureur de la République et au Juge d’instruction, ceux-ci, après l’avoir auditionné, décident de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé où il est depuis lors détenu.
Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », BAMOÏBE Kossi doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.