PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

BATCHA Awalikou

Arrêté le le 26 janvier 2020

75- BATCHA Awalikou

Né le 29 octobre 1980 à Sokodé dans la Préfecture de Tchaoudjo, marié et père de 5 enfants, mécanicien-vulquanisateur et
commerçant, BATCHA Awalikou a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » au quartier Agoè-Allainka à Lomé, le
26 janvier 2020.

C’est alors qu’avec ses amis, ils sont endormis dans une chambre du quartier Agoè-Allainka que, brusquement, ils entendent
crier de l’extérieur que ceux qui sont dans la chambre se mettent mains en l’air, que personne ne bouge, que si une personne fait
un quelconque mouvement, on va tirer sur lui. Juste à ce moment, les agents font irruption dans la chambre, font coucher à plat
ventre tous ceux qui s’y trouvent qu’ils plaquent au sol, et commencent ensuite à les frapper à coups de pelles, de cordelettes et de
matraques noires.

Lorsque les suppliciés sont gravement atteints et rendus bien faibles, ils sont attachés par les mains dans le dos et les pieds
puis, enlevés, ils sont jetés dans les camions qui les a amenés où on se met aussi à leur donner des coups notamment avec des
casques avant de déposé sur eux des fers, des bancs, des tabourets, puis directement conduit au Camp GIPN d’Agoè-Logopé.
Arrivés au Camp GIPN aux environs de 16H c’est, là aussi, des tortures qui commencent encore plus sauvagement
qu’auparavant pour les suppliciés qui sont mis à genoux par des agents qui ne cessent de les frapper sur la poitrine avec des gros
bâtons, des chaînes, des manches de houe et, de plus, des machettes.

Après cet accueil musclé, les suppliciés sont enfermés dans une petite chambre noire dans laquelle personne ne peut bouger et
d’où, chaque nuit, ils sont extraits un à un par les agents pour prendre des coups avant qu’ils ne s’endorment. Et, au terme de la
nuit profonde, les agents reviennent dès les 5H du matin pour les frapper à nouveau en guise de réveil matinal avant qu’ils n’aillent
se doucher.

Pour aller se doucher, les suppliciés sont répartis en trois groupes et, en cours de chemin, ils sont entourés par des soldats qui,
tenant des bâtons pour certains, des armes pour d’autres, les chicotent dans des mouvements aller-retour. Et, après que les
suppliciés soient revenus de la douche, lorsque l’un d’entre eux éprouve le besoin d’aller au WC, il est tenu de recevoir d’abord 15
coups sur les mains avant qu’on ne l’y amène. Et, lorsqu’on ne veut pas prendre les coups, on est retourné à l’intérieur de la cellule,
ce qui les oblige à accepter de prendre les coups pour pouvoir aller au WC.

Au bout de quelques temps de ces traitements, les agents décident de sous-traiter une partie de l’encadrement répressif des
suppliciés aux suppliciés eux-mêmes et décident de nommer BATCHA Awalikou, chef du bâtiment (CB) où ils sont détenus à
l’intérieur du camp GIPN. Ils lui attribuent alors la charge, lorsque l’un d’entre eux est malade, de les en informer mais, juste après,
lorsqu’il va leur signaler que quelqu’un est malade et qu’on doit venir s’occuper de lui, il reçoit des coups au motif que personne n’a
le droit de venir les déranger ici.

Il se voit alors recommander par les agents que, lorsqu’une telle situation survient, il n’a d’abord
qu’à prendre le temps de les en informer pour leur laisser jusqu’au lendemain pour qu’ils s’en occupent. Mais, suite à cela, ce sont
les mêmes agents qui sont venus leur dire que celui qui est malade n’a qu’à boire beaucoup d’eau et sa maladie va partir.

De plus, lorsque les agents entendent un bruit venant de la cellule, c’est lui, le CB, qu’on extrait pour lui donner des coups sur les
plats du pied et au talon avec une machette ou des matraques noires tout en lui demandant de sauter sur ses pieds en recevant les
coups, sous prétexte qu’on lui fait faire un échauffement !

De la même façon, lorsqu’ils voient quelqu’un debout dans la cellule, la personne reçoit des coups et lui, BATCHA Awalikou, en
reçoit le double au motif qu’il ne fait pas bien son travail en tant que CB.

Pendant tout un mois, les détenus ne se douchent que trois fois et ils ont trois minutes pour faire leurs besoins naturels lorsqu’ils
vont au WC. Lorsqu’ils dépassent les trois minutes, ils prennent des coups et c’est le Commandant du Camp qui donne, lui-même,
l’ordre de les taper.
Les détenus ne mangent que deux fois par jour, ayant pour petit déjeuner un petit pain de 50F comme nourriture jusqu’à 15H où,
systématiquement, chacun doit prendre encore 10 coups dans les mains avant d’être autorisé à manger et à prendre sa nourriture
dans un petit plat.

Pendant tout ce temps, les détenus sont totalement isolés de leurs familles dont ils n’ont aucune nouvelle, faisant ainsi que ce
n’est que tout dernièrement que BATCHA Awalikou a appris la nouvelle du décès de son petit frère survenu alors qu’il était enfermé
dans ce camp. Que son âme repose en paix, a-t-il juste pu se dire…
Conduit à la Justice le 7 février 2020, il est présenté au Procureur de la République et au Juge d’instruction qui, après l’avoir
auditionné, décident de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé où il est toujours actuellement détenu.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les
76 autres prisonniers politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », BATCHA Awalikou doit être libéré immédiatement et
sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.