PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

BOUKARI GAWILOU

Arrêté le 6 décembre 2019

50- BOUKARI Gawilou

Né en 1981 (donc actuellement âgé de 40 ans), chauffeur, marié et père de 5 enfants, BOUKARI Gawilou a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » le 6 décembre 2019, aux environs de 16H, dans ce secteur du quartier Agoè dénommé « Sous-pont » ou encore communément appelé « Echangeur ».

C’est alors qu’exerçant son métier de chauffeur, il s’apprête à rejoindre des clients qui viennent de l’appeler pour lui demander de les transporter et de leur rende service pour une course qu’il voit 10 agents en civil venir à lui puis l’arrêter.

Enlevé, il est jeté dans leur véhicule et, encore sous le choc, cherche à savoir ce qu’il a fait. Il se voit alors répondre par les agents qu’il n’est pas question qu’on lui dise quoi que ce soit mais qu’il n’a seulement qu’à les conduire chez lui, à son domicile.
Arrivés dans sa maison, les agents lui disent qu’ils sont « à la recherche des armes ».

Etonné, il leur demande : « De quelles armes parlez-vous ? » Sans lui répondre, ils fouillent toute sa maison jusqu’à sa chambre sans rien y trouver.
C’est alors qu’ils l’embarquent encore une fois dans leur véhicule et prennent la direction du Camp GIPN d’Agoè-Logopé. A leur arrivée sur place, la première question qu’on lui pose est de savoir s’il participe aux réunions du PNP, ce à quoi il répond : « Oui. »

La seconde question est celle-ci : « Les armes sont où ? », et il répond à nouveau qu’il ne sait rien des armes dont on parle.
A cette réponse, ce sont des coups de bâtons et de cordelettes qui pleuvent sur lui, sur tout son corps jusque sous les plats des pieds, l’obligeant à crier très fort, comme pour appeler au secours un sauveur qu’il savait pourtant ne pouvoir venir le sortir de cette situation.
La troisième question est de savoir s’il fait partie du Groupe Tiger-Revolution et s’il est sorti pour manifester contre les soldats dans la nuit du 22 au 23 novembre 2019.

Il répond à ces questions en demandant à ses interlocuteurs que son téléphone n’étant pas un appareil androïd, comment peut-il alors intégrer un groupe Whatsapp et que, par conséquent, il est innocent de tout ce dont on l’accuse. Cette réponse met en fureur ses tortionnaires qui lui infligent à nouveau de sévères traitements cruels, inhumains et dégradants.

Après 4 jours ainsi passés au Camp GIPN, il est conduit à la Direction de la police judiciaires (DPJ) où il est détenu pendant 2 jours, le tout sans jamais recevoir de visite de sa famille, ni avoir la possibilité de maintenir un minimum d’hygiène corporelle à savoir se brosser les dents ou se doucher. De plus, il ne mangeait qu’une seule fois par jour et, bien sûr, avec ses propres moyens.

C’est au 12e jour qu’il est présenté d’abord au Procureur de la République avant d’être conduit chez le Doyen des juges d’instruction du Premier cabinet qui lui demande s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, ce à quoi il répond : « Absolument pas ! ». Il décide alors de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé, ce 12 décembre 2019.

6 mois après, il est transféré de la Prison civile de Lomé à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où, dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Ces conditions de détention font que, comme la plupart des prisonniers politiques qui ont subi les mêmes tortures et mauvais traitements au SCRIC et au Camp GIPN d’Agoè-Logopé, il est actuellement malade, souffrant de maux d’yeux et de douleurs dans certaines parties du corps pour lesquels il a besoin d’aller se faire soigner hors du milieu carcéral.

Allant bientôt boucler ses 2 ans de détention sans jugement et sans avoir jamais reçu une quelconque visite d’un membre de sa famille, BOUKARI Gawilou, doit être libéré immédiatement et sans condition du fait des traitements cruels, inhumains et dégradants qu’il a subis tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans cette rocambolesque Affaire « Tigre Révolution », ainsi que le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.