111-Le Capitaine Casimir DONTEMA
Faisant partie d’un groupe de 32 personnes, le Capitaine Casimir DONTEMA a été arrêté en 2009, dans la même affaire
d’atteinte à la sûreté de l’Etat que Kpatcha GNASSINGBE.
Comme la plupart des accusés, il a décrit, tout au long de leur procès qui a débuté le 6 septembre 2011 devant la Cour suprême
de Lomé, la manière dont ils avaient été torturés par les forces de sécurité aussi bien à l’Agence nationale de renseignement (ANR)
qu’au Camp du Régiment Interarmes du Togo (RIT), tous deux lieux de détention non officiellement reconnus.
C’est ainsi qu’ils ont exposé devant la Cour les diverses techniques auxquelles ils avaient été soumis dès leurs premiers jours de
détention : passage à tabac jusqu’au sang et coups sur les oreilles qui ont provoqué une perte d’audition chez l’un d’eux, privation
de sommeil par des bruits assourdissants, privation de nourriture et de soins médicaux pendant des jours, isolement total dans des
cellules obscures.
L’un des détenus, un militaire a raconté avoir été suspendu aux barres de sa cellule pendant des nuits entières. Un autre a
déclaré qu’il avait été soumis à des simulacres d’exécutions. Ils ont également donné les noms des personnes qui leur auraient fait
subir ces supplices.
Face à ces graves allégations de torture, les juges n’ont, à aucun moment, décidé d’ouvrir des enquêtes contrairement à cette
obligation de la Convention contre la torture des Nations unies à laquelle dont l’Etat togolais est partie qui prescrit en son article 12
que : « Tout État partie veille à ce que les autorités compétentes procèdent immédiatement à une enquête impartiale chaque fois
qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis sur tout territoire sous sa juridiction. »
Ni les juges, ni le Ministère public n’ayant daigné ouvrir des enquêtes sur ces graves allégations depuis leur procès de 2011, il
purge depuis plus de 12 ans à la Prison civile de Sokodé où il est détenu, la peine de 15 ans de prison à laquelle il a été condamné
au terme de ce procès, cela, en dépit du jugement de la Cour de justice de la CEDEAO et du Groupe de travail des Nations Unies
sur la détention arbitraire qui ont demandé sa libération.