PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

Commandant Abi ATTI

Arrêté en avril 2009

110 – Le Commandant Abi ATTI

Faisant partie d’un groupe de 32 personnes arrêtés en 2009 dans la même affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat que Kpatcha
GNASSINGBE, le Commandant Abi ATTI a été jugé et condamné en 2011 à 20 ans de prison, à la déchéance de ses droits
civiques et à la confiscation de ses biens.

Tout comme la plupart des accusés, il a décrit, tout au long de leur procès qui a débuté le 6 septembre 2011 devant la Cour
suprême de Lomé, la manière dont ils avaient été torturés par les forces de sécurité aussi bien à l’Agence nationale de
renseignement (ANR) qu’au Camp du Régiment Interarmes du Togo (RIT), tous deux lieux de détention non officiellement
reconnus.
C’est ainsi qu’ils ont exposé devant la Cour les diverses techniques auxquelles ils avaient été soumis dès leurs premiers jours de
détention : passage à tabac jusqu’au sang et coups sur les oreilles qui ont provoqué une perte d’audition chez l’un d’eux, privation
de sommeil par des bruits assourdissants, privation de nourriture et de soins médicaux pendant des jours, isolement total dans des
cellules obscures.
L’un des détenus, un militaire a raconté avoir été suspendu aux barres de sa cellule pendant des nuits entières. Un autre a
déclaré qu’il avait été soumis à des simulacres d’exécutions. Ils ont également donné les noms des personnes qui leur auraient fait
subir ces supplices.

Face à ces graves allégations de torture, les juges n’ont, à aucun moment, décidé d’ouvrir des enquêtes contrairement à cette
obligation de la Convention contre la torture des Nations unies à laquelle dont l’Etat togolais est partie qui prescrit en son article 12
que : « Tout État partie veille à ce que les autorités compétentes procèdent immédiatement à une enquête impartiale chaque fois
qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis sur tout territoire sous sa juridiction. »

Ni les juges, ni le Ministère public n’ayant daigné ouvrir des enquêtes sur ces graves allégations depuis leur procès de 2011, il
est détenu à la Prison civile d’Atakpamé en dépit du jugement de la Cour de justice de la CEDEAO et du Groupe de travail des
Nations Unies sur la détention arbitraire qui ont demandé sa libération.

Après une attaque d’AVC, il a été évacué, le 21 mai, sur Lomé où il a été opéré au Pavillon militaire du CHU Sylvanus Olympio
avant d’être retourné à la Prison civile d’Atakpamé où il purge actuellement le reste de sa peine.