35- ALI-AMEDJOA Aboudou Kérim
Né le 31 décembre 1985, ALI-AMEDJOA Aboudou Kérim a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » le 28 novembre 2019.
D’abord détenu en garde à vue au SCRIC, il y a été soumis à un interrogatoire musclé sous l’accusation d’appartenir au groupe Whatsapp Tigre Révolution et d’avoir participé à une manifestation dans la nuit du 22 au 23 novembre 2019, faits qu’il a niés.
Puis il est transféré au Camp GIPN d’Agoè-Logopé où il est soumis à de plus sévères tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants, avec des coups le frappant sur tout le corps et sur la plante des pieds (plats du pied) avec des machettes, cordelettes et autres manches de houe. Tout ceci, pendant qu’on tente à nouveau de le forcer à accepter d’être membre du mouvement « Tigre Révolution » et d’avoir participé à cette manifestation de la nuit du 22 au 23 novembre 2019. Ce qu’il réfute à nouveau.
Tout au long des 7 jours qu’il passe entre les mains des agents de ce Camp GIPN, les tortures continuent et, n’étant pas autorisé à recevoir de visite de sa famille, il ne mangeait qu’une seule fois par jour avec ses propres moyens. On ne lui permet pas non plus de se doucher ni de se brosser les dents, le forçant à subir les affres d’une vie extraordinairement pénible.
Puis un matin, le commandant du Camp le fait extraire de la cellule où il est enfermé, ensemble avec d’autres codétenus, pour qu’ils soient présentés à la presse nationale et internationale devant laquelle on a notamment tenté de faire croire qu’ils ont participé à la manifestation à laquelle on les accuse faussement d’avoir participé alors qu’ils ne savent même pas si elle a effectivement eu lieu.
Mais, l’artiste engagé Prince Fadel a refusé de collaborer à ce grossier montage qu’il a publiquement dénoncé devant la presse comme étant un mensonge ce qui fait qu’à leur retour au Camp GIPN, ce sont bien d’autres bastonnades avec menaces de mort et d’emprisonnement sur une longue durée qu’ils ont à nouveau eu à subir.
C’est le 5 décembre 2019, lendemain de cet échec de leurs tortionnaires, qu’avec ses autres codétenus, ils ont d’abord été conduits à la Sûreté, siège et Direction de la Police Nationale, pour que leurs empreintes digitales et photos soient prises au Service d’identification judiciaire.
Ensuite, à la Justice togolaise, lorsqu’il est présenté au Procureur de la République et au Juge d’instruction, ceux-ci, à leur tour, lui demandent s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, ce qu’il refuse, mais ils décident de l’inculper et de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé où il est déféré cette même nuit du 5 au 6 décembre 2019, au motif que sa détention est nécessaire à la poursuite des enquêtes.
Après 7 mois passés dans cette prison, il est transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale en face de la BIDC et de la BOAD où il est enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien.
Dans cet insalubre enfermement, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital et sont privés de recevoir toute visite de leur famille.
Parce qu’il a été arbitrairement arrêté et est détenu dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes, tout comme les 77 autres prisonniers politiques incarcérés dans la rocambolesque Affaire « Tigre révolution », ALI-AMEDJOA Aboudou Kérim doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.