PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

NARA Raymond

Arrêté le 26 janvier 2020

82- NARA Raymond

Né le 3 janvier 1986 à Dasari au Bénin, agent commercial de communication dans une compagnie de service MTN au Bénin, célibataire et père de 2 enfants, NARA Raymond a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » au quartier Agoè-Allainka TJ, à Lomé, le 26 janvier 2020.

Originaire de la Région centrale du Togo mais vivant au Bénin, NARA Raymond a été sollicité par ses frères Kotocoli pour venir prendre part à une marche pacifique devant avoir lieu à Lomé lors des mobilisations prolongeant le mouvement sociopolitique revendiquant le retour à la Constitution originelle de 1992 qui a pris de l’ampleur au Togo suite à la répression sanglante de la marche pacifique du 19 août 2021.

Arrivé à Lomé avec certains autres frères venus comme lui du Bénin, il dormait dans la chambre d’une maison du quartier Agoè-Allainka où ils ont été hébergés lorsque, brusquement, ils entendent des cris à l’extérieur avant de voir, aussitôt, portes et fenêtres cassées, laissant une horde d’individus faire irruption dans ladite chambre.

C’est une grande foule de militaires qui, ayant rempli la maison et pris d’assaut tout le quartier Agoè-Allainka qu’ils ont encerclé, se mettent à taper sauvagement tous ceux qui s’y trouvent avec, pour certains d’entre eux, des bâtons, des barres de fer, des chaînes, alors que d’autres se servent de machettes. Ils sont pour la plupart en tenue militaire mais quelques-uns d’entre eux sont en civil mais tous ont le visage fermé par des cagoules noires.

Après avoir remarqué que tous les habitants de la maison ont été atteints et considérablement affaiblis par la longue séance de bastonnade qu’ils leur ont infligée, les militaires se saisissent d’eux et les jettent dans les camions qui les ont convoyés sur place.
Ils balancent ensuite sur eux bancs, tabourets, fers, bref tous les objets qu’ils trouvent aux alentours avant de monter dans les véhicules pour s’assoir sur les personnes ainsi maltraitées qu’ils conduisent au Camp GIPN d’Agoè-Logopé.

Depuis leur arrivée sur place, ce ne sont que des tortures que les interpellés vont subir durant les 9 mois que la plupart d’entre eux vont y passer. Au point où nombre d’entre eux vont en tomber finalement malades pendant que d’autres vont en décéder.

Ce qui fait que, jusqu’ aujourd’hui, les fonctions vitales de l’organisme de NARA Raymond sont complètement déréglées : ulcère de l’estomac, maladie des reins, graves troubles d’audition et de la vue, des yeux qui lui font atrocement mal, sans oublier les difficultés qu’il éprouve à marcher, tout cela comme conséquences des tortures qu’il a subies.

Dans leurs yeux ont été projetés des produits qui leur ont gravement détérioré la vue, tout comme les coups, qui leur ont été donnés sur les oreilles jusqu’à en faire couler le sang, ont gravement dégradé leur audition. Les plantes de leurs pieds ont été frappées avec les matraques noires portées par les agents et ceux-ci se sont servi de machettes pour les battre à tout moment et tous les jours, sans par ailleurs leur permettre d’avoir droit à recevoir des visites de leurs familles.

Pire encore, lorsqu’on les entend se parler entre eux dans la cellule où ils ont été enfermés, c’est tout un problème car ils sont frappés pour cela, de même qu’on ne veut pas les y voir rester debout. Lorsqu’ils demandent la permission d’aller au WC, ils doivent prendre 15 ou 20 coups dans les mains.

Quant à leur alimentation, ils n’ont à manger le matin, en guise de petit déjeuner, qu’un pain de 50F, cela, jusqu’à 15H où on leur permet de s’acheter du riz dont on met une poignée dans la main de chacun d’entre eux après qu’il ait reçu aussi des coups avant d’être autorisé à manger. Rien d’étonnant qu’après avoir subi de tels traitements cruels, inhumains et dégradants, NARA Raymond soit actuellement très souffrant ainsi que ses autres frères.

Le 7 février 2020, il est conduit à la Justice où, présenté au Procureur de la République et au Juge d’instruction, ceux-ci, après l’avoir auditionné, décident de l’inculper. Mais, contrairement à la pratique courante consistant à placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé les détenus accusés comme lui dans la même affaire « Tigre Révolution », ils le retournent poursuivre sa détention au Camp GIPN d’Agoè-Logopé comme ses autres frères venus du Bénin ensemble avec lui.

Ce n’est finalement qu’au bout de 9 bons mois passés au total dans ce Camp, qu’il est ramené à la Prison civile de Lomé où il est toujours actuellement détenu.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », NARA Raymond doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.