PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

TOGO/Primature : Un homme abattu lors du passage du convoi de Victoire Tomégah-Dogbé

Alors qu’elle se rendait samedi dans la préfecture de Yoto, le cortège de Victoire Tomégah-Dogbé a été impliqué dans un accident mortel. Selon les informations, les éléments des forces de l’ordre qui assuraient sa sécurité  auraient abattu un homme, dans des circonstances floues.


Depuis plusieurs mois déjà, les autorités togolaises multiplient les sorties de terrain, sur fond de propagande autour des idéaux du régime cinquantenaire. Vendredi 16 septembre 2022, la cheffe du gouvernement Victoire Tomégah-Dogbé était dans les Plateaux, plus précisément dans le canton de Nyivémé à Kpalimé. Elle y a visité les installations d’une unité spécialisée dans la transformation de produits naturels en cosmétiques, distribués au Togo et en France. « La promotrice, Aimée Tenu, est une belle réussite de l’accompagnement du Faiej-Togo. Je suis fière et impressionnée par son parcours, ses réalisations et le dynamisme de sa jeune équipe. Son entreprise met en valeur les produits et le savoir-faire Togolais. Ce sont un peu plus de 300 emplois (directs et indirects) qui sont ainsi créés. Bravo ! », a tweeté le Premier ministre.


Le 19 septembre dernier, elle s’est rendue à Gbadapé dans la préfecture du Kloto. « J’ai échangé avec les dynamiques femmes du groupe d’épargne « En avant marche », accompagné par l’Agence nationale du développement à la base (ANADEB). Elles m’ont expliqué comment en se faisant du crédit entre elles, elles sont devenues autonomes économiquement », a tweeté le Premier ministre.


Avant l’étape de Gbadapé, Mme Victoire Tomégah-Dogbé était la veille dans le Yoto, apprend-on de sources locales. Contrairement aux autres déplacements de la cheffe du gouvernement, aucun tweet n’a été fait à propos. Etait-ce un oubli ? On ne saurait le dire, mais une chose est certaine, ce déplacement a été marqué par un incident grave, très grave.


Selon les informations, un homme a été tué lors du passage du convoi du Premier ministre.
Les conditions du drame divergent.
A en croire des témoignages, le convoi se rendait à Tabligbo.
En attendant l’arrivée de la voiture à bord de laquelle se trouve le Premier ministre, des agents des forces de l’ordre s’assuraient de la fluidité du passage.
« Ils ont demandé au monsieur de quitter la route parce que le premier ministre va passer.
Mais à l’endroit où il se trouvait, il lui était impossible de sortir de la route sans risquer de tomber parce que c’était un endroit escarpé.
Le temps qu’il cherche un endroit pour sortir de la route, il a été abattu.
Quand on l’a retrouvé, on croyait que c’était un accident parce qu’il gisait dans son sang. C’est avec l’impact de balle qu’on a compris ce qu’il s’est passé », rapporte une source.


Une autre nous apprend que lorsque la famille de la victime a voulu voir clair dans cette affaire, il lui aurait été répondu que ce ne sont pas les éléments des forces de l’ordre qui ont tiré, mais des milices. Une autre nous informe qu’au sein du gouvernement, on sait seulement que le convoi du premier ministre a eu un accident qui s’est soldé par la mort d’un homme.
« Rien n’a été communiqué pour nous permettre de dire qu’il s’agit d’un riverain ou d’un membre du convoi », explique la source.
La confusion reste donc entière. Mais ce qui est déplorable, c’est que le gouvernement n’a pas voulu communiquer sur cette affaire.
C’est bien triste de la part de ceux qui, lors de leur prise de fonction, ont juré de gouverner autrement.


Du côté de la famille éplorée aussi, on reste silencieux compte tenu non seulement de la douleur, mais aussi de la perte occasionnée par ce drame.
Néanmoins, en fouinant, nous avons réussi à savoir que la victime a été déjà inhumée dans un village de la préfecture de Yoto, d’où est originaire la famille endeuillée.
Ce père de famille s’appelle Adakanou Yaovi alias Djoski.
Il vit à Lomé et s’est rendu à Gati Kopé (sur la route de Tabligbo) auprès de sa femme et son enfant, comme il en a l’habitude tous les weekends.
Ne les ayant pas vus, il a décidé d’aller voir ses parents à Tchékpo et de revenir trouver sa famille sur le chemin de retour à Lomé.
C’est lorsqu’il se rendait chez ses parents que le malheur lui est arrivé.
« La victime a été récupérée par sa famille dans un linceul à la morgue de Tsévié.
On leur avait menti qu’elle a été heurté par un chauffard qui a pris la fuite. C’est quand ils ont enlevé le linceul qu’ils ont vu l’impact de balle », précise un proche de la victime.


Que la lumière soit faite sur ce drame afin que son âme puisse reposer en paix.


G.A.


Liberté N°3702 du Mercredi 21 Septembre 2022