59- TRAORE Fousséni dit Alpha Soudou
Né en 1980 à Soudou-Tchalimde (Préfecture de l’Assoli), enseignant coranique, prédicateur et imam du milieu, cultivateur, marié
à deux femmes, père de dix enfants et tuteur de neuf autres enfants, TRAORE Fousséni dit Alpha Soudou a été arbitrairement
arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution », le 23 décembre 2019.
C’est alors qu’il est dans sa chambre, sur le point de prendre son dîner aux alentours de 19H 30, que quatre agents armés et cagoulés y font irruption tandis que trois autres attendaient dans une jeep au dehors.
Il est le premier à subir un passage à tabac en règle à coups de matraque, de pied, de crosse de fusil avant que ses agresseurs
se jettent sur les membres de sa famille présents au domicile, bastonnant tout aussi sauvagement et sans ménagement tous ses
enfants et épouses.
Puis, ils l’enlèvent et le conduisent à la Gendarmerie du quartier Kedia à Sokodé (Préfecteure de Tchaoudjo).
Là, il est mis à nu, pris en photo et, maintenu affamé, passe cette première nuit à la gendarmerie.
Le lendemain il est conduit à Lomé, menotté, la tête maintenue baissée entre les cuisses et immobilisé entre deux de ses
ravisseurs.
Depuis Sokodé, c’est toujours affamé et assoiffé qu’il arrive au Camp GIPN d’Agoè-Logopé.
Au cours de son interrogatoire, on lui reproche d’être membre du mouvement « Tigre Révolution ». Ce qu’il réfute.
On lui reproche ensuite d’être membre du PNP, ce que les autorités locales et préfectorales n’ignoraient pas.
On lui reproche enfin le fait de parler de 2020 lors des meetings et de prier pour l’alternance en 2020.
Après 3 jours de détention dans ce camp, il est déféré à la Prison civile de Lomé, le 27 décembre 2019.
Près de 6 mois plus tard, le 14 juin 2020, il est transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de
la BIDC et de la BOAD où, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir sans savoir
s’il fait jour ou nuit, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans
la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.
Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les
76 autres prisonniers politiques détenus dans cette affaire, TRAORE Fousséni dit Alpha Soudou doit être libéré immédiatement et
sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.