66- ALIDOU Alassani
Né en 1985 à Sotouboua, marié et père d’un enfant, conducteur de véhicule de transport, ALIDOU Alassani a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution », le 25 janvier 2020.
C’est aux environs de 9H, alors qu’il est au garage où il fait entretenir son camion-titan, qu’il voit venir à lui des éléments en civil qui l’encerclent tout en le menaçant de tirer sur lui s’il court, puis ils se saisissent de lui, le menottent dans le dos, l’enlèvent et le jettent dans leur véhicule qui prend la direction du Camp GIPN d’Agoè-Logopé.
Là, après avoir été gardé pendant 2 jours dans une cellule et torturé, on le fait passer à la salle d’interrogatoire où la première question qu’on lui pose est de savoir à quel groupe Whatsapp il appartient. A cette question, il répond que le seul groupe Whatsapp auquel il appartient est celui des chauffeurs, dénommé Ouarou.
Puis, on lui demande de savoir où il dort pendant ses voyages. Il répond que là où il sent qu’il a sommeil, il se gare et se repose. On lui demande ensuite s’il n’a pas un ami à Sokodé qui fait de la politique, ce à quoi il répond : « Non ! »
Après qu’on lui ait demandé qui est son patron et où il officie, on le conduit à son bureau où les agents entrent à leur arrivée sur place tout en le laissant dans leur véhicule. A leur retour au Camp GIPN, on lui demande où a-t-il laissé les armes, ce à quoi il réplique en demandant de quelles armes il est question alors qu’il a été pris à côté de son camion-titan.
La question qui suit cherche à savoir s’il participe aux manifestations de la C14. Il répond : « Non », en ajoutant qu’il ne va pas aux marches puisqu’il a mal aux pieds. Pendant les deux semaines qu’il a passées au Camp GIPN, il n’arrivait pas à consommer les repas qu’on lui amenait à cause des soucis qu’il avait.
Au terme de ces deux semaines de détention dans ce camp, il est pris en photo avant d’être conduit au Palais de Justice de Lomé où, présenté au Procureur de la République et au Juge d’instruction, ceux-ci lui demandent s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, ce à quoi il répond : « Non je ne les reconnais absolument pas ! ». En dépit de cette réponse, ces derniers décident de le placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé pour la poursuite des enquêtes.
Transféré par la suite à l’ancienne direction de la Gendarmerie Nationale en face de la BIDC et de la BOAD, il y est enfermé, dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur ni voir le soleil au quotidien, et ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.
Ainsi enfermé sans recevoir de visite de sa famille, il va boucler bientôt 2 ans de détention sans jugement ni procès alors qu’il souffre actuellement de maux d’yeux et de douleurs dans tout le corps.
Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les 76 autres prisonniers politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », ALIDOU Alassani doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.