PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

BOURAÏMA Kamilou

Arrêté le 16 janvier 2020

64- BOURAÏMA Kamilou

Né le 25 février 1981 à Sokodé, chauffeur de taxi, marié et père de 4 enfants, BOURAÏMA Kamilou a été arbitrairement arrêté
dans l’Affaire « Tigre Révolution » à Lomé, le 16 janvier 2020.

C’est alors que, devant son taxi, il se prépare à se rendre à Cotonou, attendant de faire le plein des passagers qu’il est en train
d’embarquer à la Station MRS-GTA que, soudainement, il se voit encerclé par des agents en tenue civile qui l’arrêtent sans la
présentation d’un mandat d’arrêt régulier.

Menotté, il enlevé par ces agents en civil qui lui ont préalablement masqué la tête par une cagoule et embarqué à bord de l’une
des voitures avec lesquelles ils sont venus après avoir aussi pris le contrôle de son propre taxi.
Après l’avoir installé à bord de leur véhicule après cette rocambolesque arrestation, les agents le fouillent et saisissent son
téléphone à propos duquel commence sans tarder un interrogatoire de son propriétaire alors qu’il est conduit au Camp GIPN
d’Agoè-Logopé.

Dès son arrivée au Camp, il est soumis à un interrogatoire musclé lors duquel on lui pose notamment les questions suivantes :
« Où se trouvent les pistolets et armes pris sur les forces de sécurité ? », « Où était-il dans la nuit du 22 au 23 novembre 2019 ? »
A ces questions, le détenu répond qu’il n’en sait rien et se voit menacé de connaitre le pire s’il ne dit pas la vérité.
Puis, embarqué dans son propre taxi, il est conduit jusqu’à son domicile qui est soumis à la plus méticuleuse des fouilles sans
que quoi que soit de compromettant ait été trouvé à retenir contre lui.

Au retour de ce transport dont ils sont rentrés bredouilles, parce que vraisemblablement mis en colère par l’insuccès de leur
mission, les agents se déchaînent sauvagement sur lui en le soumettant à de cruelles tortures et autres traitements, inhumains et
dégradants. Cela, jusqu’à ce que, totalement épuisé, le détenu soit complètement amoché et meurtri par d’atroces souffrances dans
tout son corps.

Ce « conditionnement » par la torture ayant été fait, on le menace de mort pour n’avoir pas « dit la vérité »,
certainement pour le briser psychologiquement dans la perspective d’autres séances de tortures à venir.
Mais, BOURAÏMA Kamilou a cette chance que, par un providentiel concours de circonstances dont il n’a jamais pu comprendre
la raison, il est soustrait des mains de ses tortionnaires pour être déféré au Camp de la DPJ de Lomé. On était alors le 20 janvier
2020, 4 jours après sa fabuleuse arrestation.

Le lendemain, 21 janvier, il est conduit à la Justice où, présenté au Juge d’instruction qui lui pose les mêmes questions que ses
tortionnaires lui avaient posées auparavant, il lui donne les mêmes réponses. Au terme de son audition, le juge décide de le déférer
à la Prison civile de Lomé afin que les enquêtes soient poursuivies à son sujet. Mais, depuis lors jusqu’ aujourd’hui, le détenu n’a
pas recouvert sa liberté en dépit du fait que les différentes perquisitions faites tant à son domicile que dans son taxi n’aient pas
permis de trouver la moindre trace de quoi que ce soit qui puisse prouver qu’il est coupable de ce dont on l’accuse.

Pourtant, son taxi, qui est son outil de travail ainsi que les documents nécessaires à son exploitation sont bloqués par les services de Police en charge de cette rocambolesque affaire pour laquelle on l’accuse à tort.

Après 6 mois de détention à la Prison civile de Lomé, il est transféré à l’ancienne Direction de la Gendarmerie nationale, en face
de la BIDC et de la BOAD où, enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus qui vivent continuellement dans le noir sans
savoir s’il fait jour ou nuit, sans avoir de contact avec l’espace extérieur, sans voir le soleil et sans pouvoir simplement marcher au
quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à
l’Hôpital.

Détenu dans ces exécrables conditions depuis bientôt deux ans, BOURAÏMA Kamilou est malade des suites des tortures,
traitements cruels, inhumains et dégradants subis ainsi que des déplorables conditions de détention quotidiennement vécus,
lesquels ont pour conséquence qu’il souffre actuellement d’indescriptibles douleurs et perturbations dans tout son corps ainsi que
de sérieux maux d’yeux comme la plupart de ceux qui sont détenus dans les mêmes conditions que lui.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de sa détention comme les 77 autres prisonniers
politiques détenus dans l’Affaire « Tigre Révolution », BOURAÏMA Kamilou doit être libéré immédiatement et sans condition comme
le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais, cela, d’autant plus qu’il a besoin
d’aller se faire soigner hors du milieu carcéral pour les affections qu’il a contractées en détention.