PYRAMIDE - LA SOLUTION À LA CRISE CINQUANTENAIRE DU TOGO

TCHATIKPI Aboubacar

Arrêté le 26 janvier 2020

67- TCHATIKPI Aboubacar dit Janvion

Transitaire, âgé de 50 ans, père de 7 enfants et responsable du PNP, TCHATIKPI Aboubacar dit Janvion a été arbitrairement
arrêté à son domicile dans l’Affaire « Tigre Révolution », dans la nuit du 26 janvier 2020.

C’est au moment où il s’apprête à aller au lit que des gendarmes font irruption par effraction dans sa maison, lui infligent de
retentissantes gifles ainsi que sa femme, devant trois de leurs enfants, le passent à tabac puis se saisissent de lui pour le menotter
dans le dos. Quant à leurs quatre autres enfants, ils n’ont eu la chance d’avoir échappé à ce traumatisant calvaire que parce que
des amis du quartier célébrant les festivités d’un mariage ont demandé qu’ils restent encore un peu avec eux cette nuit-là.

Sa maison est ensuite soumise à une fouille générale et systématique jusqu’à toutes les chambres, mais rien n’y a été trouvé de
compromettant. Toutefois, tous ses papiers personnels ainsi que ceux de sa femme sont saisis de même que les tricots et
casquettes à l’effigie du PNP, le parti politique dont il est notoirement connu comme étant l’un des responsables influents.
Puis, il est enlevé par les gendarmes, embarqué avec sa voiture personnelle qu’ils gardent jusqu’ aujourd’hui.

Dans la voiture qui le conduit au SCRIC à Agoè-Cacaveli, les gendarmes continuent à le frapper jusqu’à l’arrivée.
Sur place, il passe la nuit, détenu jusqu’au lendemain matin où reprennent les tortures et autres traitements cruels, inhumains et
dégradants pour tenter d’obtenir de lui des « aveux ». Car, tantôt accusé d’être en contact avec Tikpi ATCHADAM dont on le
soupçonne de connaître la cachette, tantôt accusé de connaître le fameux et controversé « Master Tiger » qui est au centre de
toute la machination contre les personnes arbitrairement arrêtées dans cette rocambolesque Affaire « Tigre Révolution », on le
charge d’être leur « complice ».

Et quand, interrogé sur leurs actuelles localisations, il répond qu’il ne sait pas où ils se trouvent, ce sont des coups et menaces de mort qui se déchaînent sur lui. C’est ainsi qu’au cours de l’une de ces séances de bastonnade, un agent l’a si violemment frappé sur la bouche qu’il lui en est résulté une dent qui bouge encore actuellement.
Le lendemain, il est transféré au Camp GIPN d’Agoè-Logopé où il passe 9 jours entre les mains d’autres tortionnaires. Pendant
tout ce temps, il n’est pas autorisé à recevoir de visite de membres de sa famille, ni à se doucher ou à se brosser les dents, bref, à
s’assurer un minimum d’hygiène corporelle.

Présenté au Doyen des juges d’instruction du premier cabinet le 4 février 2020, il est formellement inculpé puis placé sous
mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé.

Après 5 mois passés dans ce pénitencier surpeuplé de la capitale togolaise où il est d’abord détenu, un matin, très tôt, les
gendarmes viennent extraire un groupe de prisonniers dont il fait partie pour les transférer à l’ancienne Direction de la Gendarmerie
nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où il est encore actuellement détenu. Alors qu’il va bientôt passer au total 2
ans en détention, il ne sait toujours pas le motif exact pour lequel il a été arrêté et pourquoi il n’est pas autorisé depuis lors à
recevoir de visite de sa famille.

Enfermé dans une mini villa avec 72 autres détenus, TCHATIKPI Aboubacar souffre actuellement de maux d’yeux, du fait que,
vivant continuellement dans le noir, sans avoir de contact avec l’espace extérieur et sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont
autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie pour être conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.

Parce qu’il a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants tout au long de son arrestation et de sa détention comme les
77 autres prisonniers politiques détenus dans cette rocambolesque Affaire « Tigre Révolution », TCHATIKPI Aboubacar dit Janvion
doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux
ratifiés par l’Etat togolais.